Au-delà des vignobles, le hasard des acquisitions patrimoniales conjugue la « petite » histoire de la Maison Drouhin avec la grande histoire de la Bourgogne. C’est d’abord dans un espace souterrain que s’écrit une première page, dans les caves de la Maison historique de Beaune, où les murs nous ramènent à quinze siècles avec les éléments d’un castrum romain. Il témoigne l’importance de cette ville antique par les vestiges de ses murs d’enceinte.

Cet oratoire reçut les reliques de saint Baudèle, évêque martyr des Sarrasins au IIIe siècle de notre ère avant que s’édifie en ce lieu la Collégiale Notre-Dame. Ainsi, la Maison Joseph Drouhin est voisine avec cette église et son collège de chanoines. Ces chanoines exploitaient de nombreuses vignes et faisaient figure d’experts en leur temps. Ils considéraient déjà le Clos des Mouches comme maître-étalon de la Bourgogne viticole ! Leurs caves et leur cuverie furent acquises et restaurées par Robert Drouhin au début des années 1960.

Les bâtiments acquis par Joseph Drouhin contiennent la Maison Diénat qui, parmi les hypothèses des historiens, était la résidence du doyen du Chapitre de la Collégiale. Ce lieu témoigne toujours aujourd’hui, des caves à son toit en berceau, de son escalier aux restes de la tour d’Enfer, de la grande époque de la Toison d’Or.

Au-dessus d’une partie des caves de la Maison Joseph Drouhin s’élève le Parlement de Bourgogne où la justice était rendue. Les Ducs en personne, de Philippe le Hardi à Charles le Téméraire, y présidaient des sessions. Sous Louis XI, l’édifice devient le logis du Roi. Une des caves de la Maison Drouhin servit de celliers aux Rois de France. Conscients des dons reçus d’une très longue histoire, Philippe, Véronique, Laurent et Frédéric protègent ce patrimoine unique, « un devoir au regard de l’avenir ».