Misant sur la qualité des vins et le respect de la diversité des crus de Bourgogne, conjuguant très vite les métiers de négociant, d’éleveur mais surtout de propriétaire, la Maison se fait rapidement un nom dans le monde. Les générations Drouhin se succèdent et renforcent l’image de la Maison par l’acquisition de nombreuses parcelles mythiques à travers la Bourgogne toute entière, avec toujours en fil conducteur la révélation de ces terroirs magiques, une éthique sans faille et un style Drouhin tout de finesse et d’élégance.

Acquérir des vignes, constituer son propre domaine, voilà l’avancée audacieuse initiée par ce dernier. C’est ainsi qu’en 1921, Maurice Drouhin a l’opportunité d’acheter une première parcelle sur le terroir baptisé « Clos des Mouches », située à l’extrême sud de l’aire d’appellation Beaune, à mi-chemin entre Corton-Charlemagne et Montrachet. En ce temps-là, les déplacements se faisant à cheval, l’achat de vignes ne peut se faire qu’à proximité de Beaune. Outre cette raison, le choix de Maurice ne se fait pas du tout par hasard : cela fait quelque temps déjà qu’il tient les vins du Clos parmi ses préférés de la région, n’hésitant pas à le qualifier de « meilleur finage de Beaune ». Déjà des centaines d’années auparavant, le Clos des Mouches était le maître étalon des Chanoines de Beaune, références viticoles alors de la Bourgogne toute entière. En moins de quarante ans, le courageux entrepreneur bourguignon a su faire de son nom une Maison respectée, et de ses vins, un gage de qualité.

Outre l’acquisition de nombreux Premiers et Grands Crus notamment en Côte de Nuits, il croit en l’avenir du vignoble de Chablis, où il implante fortement la Maison, à la fin des années 1960, avec l’acquisition de près de 40 hectares (dans le cœur historique de l’appellation) ainsi que le Moulin de Vaudon (XVIIIème siècle). Il créé le laboratoire d’œnologie de la Maison avec l’une des premières femmes œnologues de Bourgogne, Laurence Jobard. Il est également visionnaire en se projetant de l’autre côté de l’Atlantique pour fonder, avec sa fille Véronique, en 1987, le Domaine Drouhin Oregon.

Très peu de temps après sa prise de responsabilités, profondément concerné par les questions environnementales et d’équilibre de la biodiversité, Philippe décide d’orienter les pratiques de la Maison vers une viticulture vertueuse et l’agriculture biologique et biodynamique. En parallèle de cette évolution culturale, la Maison Joseph Drouhin a lancé un effort colossal de préservation du patrimoine viticole en développant des sélections massales au sein de sa propre pépinière. Elle figure à ce titre, avec d’autres grands noms du vignoble, parmi les membres de l’association pour la sauvegarde de la diversité des cépages de Bourgogne.

Elle est dirigée par les quatre arrière-petits-enfants de Joseph Drouhin. Philippe, Véronique, Laurent et Frédéric, occupent tous des postes clés et complémentaires pour faire vivre et grandir l’entreprise familiale. Ils ont grandi dans le vignoble et ont acquis la culture du vin aux côtés de leur père, Robert Drouhin. La cinquième génération pointe le bout de son nez, avec Laurène, fille ainée de Véronique, qui a fait son entrée à la Maison en 2020.

De millésime en millésime, ils perpétuent la tradition et innovent pour aller toujours plus loin dans la recherche de cette "perfection élégante" qui fait la réputation des vins Joseph Drouhin.

A leurs côtés, une équipe de femmes et d’hommes impliqués contribue à perpétuer au quotidien cette tradition d’excellence de la Maison ; on a coutume de parler de la grande Famille Drouhin.

Avec 93 hectares, le Domaine Joseph Drouhin est actuellement l'un des plus vastes de la région. Il est réparti dans l'ensemble de la Bourgogne viticole : Chablis, Côte de Nuits, Côte de Beaune, Côte Chalonnaise, Mâconnais et comporte une majorité de Grands Crus et de Premiers Crus, plantés des deux cépages bourguignons emblématiques : Pinot Noir et Chardonnay.

Il s'est constitué au fil du temps, par des acquisitions judicieuses et des accords familiaux.

Dans la Côte de Beaune, baladons-nous de Bâtard-Montrachet à Corton-Charlemagne, de Meursault à Pommard, évoquons Musigny, Griotte-Chambertin, Chambertin-Clos de Bèze, Bonnes Mares, Les Amoureuses, Clos de Vougeot ou Grands Échezeaux dans la Côte de Nuits, entre beaucoup d’autres. C’est à l’initiative de Robert Drouhin que le nom et « la signature » se sont invités dans pas moins de 14 Grands Crus et une quarantaine d’hectares à Chablis, sous le nom de Drouhin Vaudon, des Clos à Bougros, du Mont de Milieu aux Preuses. Et la famille Drouhin y prête la même attention qu’à ses Rully de la Côte chalonnaise ou Pouilly du Mâconnais.

Pour certaines appellations, Joseph Drouhin complète son approvisionnement auprès de viticulteurs partenaires de longue date, qui partagent ses exigences.